[ABANDONNE] Quand vient la nuit ... Kerveros ft. Zarahïd

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La fin de la journée approchait, et un loup comme Kerveros serait normalement au fond d'une tanière à attendre que la nuit passe afin d'éviter le danger. Cependant, en cet instant, le loup avait faim. Il n'avait pas mangé depuis quelques temps, et le froid de l'hiver semblait ordonner aux petits animaux de ne pas sortir de leur cachette. De ce fait, il décida de partir à la chasse malgré l'approche de la nuit.

Alors qu'il marchait tranquillement, à la recherche du moindre indice concernant une présence animale autre, il repensa à sa rencontre avec une étrange jeune louve nommée Caïn. Cela faisait quelques temps qu'il ne l'avait pas vue, et le jour où il l'avait rencontrée une guerre devait avoir lieu dans les quelques jours suivants. Il n'avait eu aucune nouvelle de la femelle. Était-elle morte ? Non, son pouvoir l'empêchait de mourir d'après ses mots. Si un tel pouvoir était possible il aimerait bien l'avoir, lui-aussi. Au lieu de cela il n'avait rien. Même pas un petit pouvoir, rien du tout. Son regard se posa un instant sur le ciel. Combien de morts la guerre avait-elle fait ? A cette pensée, le loup lâcha un sombre sourire. Les mâles étaient les plus combatifs, s'il devait y avoir des morts, ce seraient sans doute majoritairement des mâles. Ce qui laissait les femelles sans défense ...

Un peu plus loin il trouva quelques traces de sang, ce qui lui fit oublier rapidement ses pensées. Le sang était frais, mais l'animal devait être malade vu l'odeur qu'il dégageait. Prudent, il suivit la piste jusqu'à tomber sur un vieux lièvre qui paniqua en le voyant arriver. Cependant, ses pattes arrière ne semblaient plus répondre, ce qui était une bonne chose pour le mâle. Il n'était pas d'humeur à courir, alors c'était un repas idéal pour lui. Il plaça ses crocs autour du cou de l'animal et les y planta d'un geste brusque, ne laissant pas le temps à l'animal de souffrir. Après tout, il était blessé, vieux et malade, pourquoi se montrer cruel avec lui ? Il attrapa les morceaux de chair et prit son temps pour les mastiquer. S'il mangeait rapidement, il aurait encore faim. Ce serait bête non ?

Une fois le repas finit, il enterra rapidement les os du lièvre. Il ne souhaitait pas attirer un ours dans les parages, la prudence était de mise. Kerveros se dirigea ensuite vers le lac, un sourire sur les babines en pensant, une nouvelle fois, aux femelles qui, blessées ou sans défense, feraient des proies parfaites pour lui. Cependant, il ralentit l'allure et son sourire disparut rapidement en voyant un autre canidé, face au lac.

Le loup s'en approcha à pas lents et dévoila un sourire en coin en s'asseyant non loin de lui au bord de l'eau.

« C'est une belle soirée, n'est-ce pas ? »

Sa tête était tournée vers le lac mais son regard était tourné vers le loup. Avec ce regard en coin il pourrait l'observer, après tout il voulait juste observer ses réactions et en apprendre plus sur lui.

Quand vient la nuit...

Zarahid avait finalement passé le plus clairs de ses jours de repos à Eastlake. Il ignorait ce qu’il trouvait à ce lieu mais il aimait s’y reposer et s’y détendre. Cette fois ce fut en soirée qu’il s’éloigna à travers les taillis pour se dirigeait là bas sans doute pour échapper aux ronflements et claquements de becs des êtres vivants de sa meute. Il avait le sommeil léger depuis la guerre alors il captait facilement les individus autour de lui-même s’ils dormaient et faisaient à peine de bruit.

Il chercha un coin où se coucher et dormir, mais rapidement le vent lui apporta une odeur étrangère et un grondement lui échappa. Celui là n’était pas de la meute et Zarahïd, on le sait tous, n’aime pas forcément les étrangers. Surtout si ce sont de faibles crétins incapables de croire en la force inégalable de la faune. Il remua lentement son épaisse queue avant de s’asseoir sur les rives du lac et de rabattre sa doudoune personnelle contre lui. Il ferma les yeux, calme, se détendant, attendant, simplement, que l’autre approche. Ce qu’il en ferait ? Il verrait en fonction de son envie et de l’individu. A l’odeur et au son des pas du calin il comprit rapidement qu’il s’agissait d’un mâle.

Un mâle qui approcha de lui, de la rive, et le salua, en lui demandant si c’était une belle soirée pour lui. Mais la formulation de la question laissait entendre à Zarahïd que pour l’individu la soirée avait bien commencé. Puisqu’il lui demandait inconsciemment de confirmer ce qu’il en pensait. Zarahïd rouvrit lentement son œil visible et son regard se posa sur le mâle. A cause de la pénombre il ne sut pas s’il était noir ou d’une autre couleur assombrit par le manque de luminosité. Il se mit à réfléchir à comment gâcher la soirée de cette individu opportuniste qui venait importuner SA tranquillité.

« Pas tout à fait parfaite à mon goût. »

La voix neutre et plate de Zarahïd ne semblait pas être un présage de mauvais augure. Pourtant il réfléchissait vraiment à faire partir ce loup. Mais se remettant encore de la guerre il n’était pas tout à fait en état de combattre et n’en avait de toute façon pas envie. Et puis c’était un mâle don l’allure semblait être démonstratrice d’une certaine assurance, une chose que Zarahïd avait très envie de lui enlever, cette vilaine assurance mal placée.

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Les paroles de Kerveros restèrent sans réponse un instant, comme-ci celui-ci cherchait ses mots. L'étrange loup masqué semblait prudent. Peut-être était-il en pleine réflexion avant qu'il n'arrive ? Le loup sombre ne le savait pas pour le moment, mais il n'était pas difficile de deviner que cet individu ne serait pas une autre Caïn. La voix de celui-ci confirma ses pensées. Le canidé ne semblait pas tactile, du moins avec les inconnus. Il semblait réfléchir, plus qu'un loup normal, et semblait, une nouvelle fois, préférer la solitude. Peut-être que le loup n'était comme ça qu'avec les inconnus. Il était bien trop tôt pour faire un bilan de cette rencontre.

L'individu semblait peu bavard, et poser trop de questions risquerait de nuire à la récolte d'informations. Kerveros posa un instant son regard sur la lune dont le reflet donnait une allure mystique au lac. Volontairement, il laissa passer quelques secondes. Sa présence semblait avoir dérangé le loup. A vrai dire, c'était normal. Quel loup de meute aimerait se retrouver face à face avec un solitaire ? Et la guerre dont parlait la jeune louve devait encore avoir ses traces sur les corps et les esprits des combattants. Était-ce pour cela que ce loup n'attaquait pas ou ne lui demandait pas ouvertement de fuir ? Après tout, il était sur le territoire d'une meute, de sa meute. L'odeur qu'il portait était la même que celle des loups d'ici, pas difficile de connaître son appartenance.

Inutile de parler des sujets qui fâchent, comme la guerre ou le fait qu'il pouvait être la source de ce début de soirée gâché. Sa tête se tourna alors vers le loup et il put enfin croiser son regard. Le masque qu'il portait était bien étrange. Un masque sert généralement à cacher un défaut que l'on ne supporte pas, comme des brûlures, des cicatrices, un œil en moins ... qu'avait-il à cacher ? Pourtant, Kerveros n'aborda pas le sujet. Il préféra poser une question tout autre.

« Caïn va bien ? »

De quoi éventuellement susciter l'intérêt du mâle. De plus, sa réaction permettrait d'en apprendre un peu plus sur cet étrange personnage.

Quand vient la nuit

Le silence que laissa couler l’étranger ne déplaisait pas à Zarahïd qui avait envie de lui fausser compagnie. Mais il n’en fit rien, sa queue plus qu’épaisse rabattu sur son corps. Il ferma à demi les paupières en remuant lentement les oreilles en appréciant la quiétude qui revenait sur le lac et ses bordures. Mais finalement l’imbécile de solitaire eut l’idée de retrouver la parole. Zarahïd lui lança un coup d’œil et roula des yeux, comme s’il allait lui répondre. Pas question de donner des informations sur sa meute, il n’était pas stupide. Et il n’était pas sûre que l’Alpha lui pardonne d’avoir parler de son élève avec un solitaire. Celui là sentait mauvais et Zarahïd captait les effluves de sentiments qu’il préférait ne pas connaître. Il étira ses pattes avant les faisant glisser dans la poussière pour finir coucher en sphinx, les oreilles pointées vers l’avant.

« Comme si j’allais vous répondre. »

Il ne fallait pas non plus chercher trop loin. Zarahïd était pour le moment calme, mais cela pouvait changer. Il était du genre à avoir des piques d’énergies changeantes et personne ne les apprécier. Il fallait savoir le prendre convenablement car avoir le mâle comme ennemi n’était pas une idée judicieuse. Mais la guerre lui avait suffisamment prit la tête pour qu’il n’ai pas du tout la motivation d’entrer à nouveau en conflit. Le loup noir été sur le territoire depuis un moment, le mâle l’avait déjà aperçu durant ses patrouilles. Mais c’était un fou, un véritable idiot qui ne comprenait pas l’importance de la faune dans la vie de chacun. Il ne pouvait pas en faire un Moraak il n’avait pas le talent de Caïn. Mais il avait apprit de la bouche de Vaekin qu’il fallait venir en aide à ceux qui étaient perdus.

Et aux yeux de Zarahïd ne pas être Moraak revenait à être psychologiquement et moralement totalement perdu. La meute Moraak était sainte, même après la mort de son dieu elle avait réussi à se relever et à retrouver sa force. Il était fier d’en faire parti. Mais sentait que celui là ne pourrait jamais y entrer en tant que loup de la meute.

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Il se doutait que sa question n'aurait pas de réponse précise. Soit l'individu se contenterait d'une réponse vague, soit il ne répondrait pas, ou soit il lui répondrait par une autre question. L'individu se coucha en sphinx avant de lui répondre. Comme prévu, aucune réponse exacte. Son congénère était bien prudent avec les inconnus. Kerveros avait une idée de comment le loup réagirait à sa prochaine question, mais il devait en être sûr.

« La question était peut-être un peu trop confidentielle, je m'en excuse. Après tout, Zon a dû la protéger. »

Quel idiot je fais !, pensa-t-il de manière sarcastique. Pourtant, son visage n'avait pas changé. Il avait toujours ce léger sourire qui ne possédait aucune forme d'hostilité. Même s'il avait posé cette question dans le but d'en savoir un peu plus sur eux, il se demandait réellement si la jeune Caïn avait survécu à la guerre. Plus il y pensait, plus il se demandait si elle lui avait dit la vérité sur son pouvoir. Après tout, les enfants ont tendance à tout exagérer, et elle agissait comme eux. Il tâcherait d'en savoir plus sur ces fameux pouvoirs ... Et concernant sa survie, il y avait sa grosse bestiole avec elle. Elle était sans doute rentrée, pourtant il ne l'avait pas encore vue à l'extérieur.

Kerveros se leva lentement. Le canidé semblait peu enclin à la discussion, et forcer la conversation viendrait à tout faire foirer. Le loup s'ébroua, chassant la terre et les quelques brins d'herbe qui étaient restés accrochés à son pelage. Il s'éloigna du bord de l'eau et s'étira longuement en ayant toujours un œil sur l'étrange loup. La réaction de celui-ci déterminerait le chemin à suivre ; rester, ou partir ? Il penchait plus pour la seconde option, mais cet individu semblait plein de surprises.

Quand vient la nuit

Celui là était un peu moins con que les autres. Sans doute plus calme et observateur aussi. Et il devait être là depuis plus longtemps que les autres, car moins souvent chassé s’il s’y prenait toujours comme ça. Mais pourtant je n’étais pas dans une optique de détente ni même d’échange avec cet individu. Il parla à nouveau et cela me fit mettre les oreilles à l’horizontal. Il me fit bailler d’ennuis et de lassitude avant que je ne me couche bien droit sur le flanc en croisant correctement les pattes pour ensuite fermer les yeux.

« Mais il est bien curieux notre petit solitaire. Et s’il se présentait au lieu de glaner des informations comme un mauvais espion ? »

Voilà de quoi savoir s’il feignait d’avoir des manières, ou s’il en possédait vraiment. Et puis si s’était un solitaire du coin, mieux valait pour lui qu’il décline son identité. Vaekin était tendu en ce moment à cause de la guerre passé. Et si Zarahïd n’était clairement pas motivé à se battre, il l’était à vérifier qu’aucun Nordien se faisait passer pour un solitaire.

Un Nordien refusera de donner son identité, mais s’il la donne pour essayer de masquer son appartenance au clan don il se sera débarrasser de l’odeur grâce au temps, il se sera dévoilé et aura perdu. Car grâce aux anciens infiltrés Zarahïd avait réussi, dans un moment de faiblesse de sa part, à arracher à Vaekin les noms de ses ennemis. Il valait donc mieux pour le loup de décliner son identité, au risque de se prendre Zarahïd dans la tronche, et si ça n’était pas lui Karavel se ferait un plaisir de le déstabiliser pour que le loup puisse profiter de la confusion de son adversaire pour passer à l’attaque. Mais pour le moment l’attaque j’était pas présente et Zarahïd était toujours couché, attendant une réponse de son opportuniste de congénère lupin.
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Visiblement, l'étrange individu ne lui portait aucun intérêt, un bâillement s'échappant de sa gueule. Sa décision était par conséquent prise, il allait donc partir. Kerveros se redressa lentement, prêt à s'éloigner afin de laisser l'inconnu savourer cette douce soirée seul. Cependant, le loup masqué finit par prendre la parole, et ce, pour en savoir plus sur lui. Le loup sombre agita les oreilles. Pour quelqu'un appartenant à une meute, il était un peu mou sur le sujet ... d'habitude les claniques ne perdaient pas de temps pour savoir à qui ils avaient affaire. Il ne semblait pas être une lumière celui-là.

« Le mauvais espion se prénomme Kerveros. »

Un sourire vint étirer ses babines. Pour n'importe qui, ce sourire aurait été une simple marque de politesse, mais pour le loup sombre c'était tout autre chose. Le mâle ne bougea pas de là où il se trouvait. Si l'étrange loup voulait le regarder, il allait devoir tourner la tête étant donné qu'il se trouvait plus ou moins derrière lui, à plusieurs pas de lui, à l'endroit qu'il avait choisi pour s'étirer.

« Puis-je savoir à mon tour le nom de celui ayant su déjouer mes plans ? »

Avec son étrange pelage et son masque, il aurait très bien pu être le bouffon du roi, ou quelque chose du genre, mais le provoquer de la sorte risquait de nuire à sa notoriété auprès des meutes. Il garda donc cette remarque pour lui, les oreilles dressées, signe d'intérêt pour la réponse du loup masqué. Il savait que l'individu n'était pas obligé de répondre. A vrai dire, qu'il ait une réponse ou non lui importait peu. Dans tous les cas il saurait le reconnaître, et un nom pouvait parfaitement être falsifié. Mais bon, peut-être qu'une réponse lui permettrait de changer le nom temporaire qu'il avait donné au Moraak ? Peut-être que sa réponse permettrait de changer "bouffon du roi" en un nom plus agréable aux oreilles ?

Quand vient la nuit

Il avait commencé à partir mais Zarahïd ne s’en souciait pas, étrangement Vaekin autorisait deux solitaires à rester sur son territoire. Mais s’il n’en était pas l’un d’eux, alors Zarahïd repasserait en mode combattant… Pour le moment il était plutôt détendu et prêt à la discussion puisqu’il sortait enfin de son état stationnaire de repos. Il agita lentement la queue en entendant le prénom du loup et tourna la tête de trois quart par-dessus son épaule.

« Le solitaire noir que ma reine apprécie… Chanceux… »

Oui le chanceux d’être apprécier par Vaekin, elle l’avait rencontré une fois d’après ce qu’elle lui avait dit, et l’avait étrangement apprécier. Pourtant la femelle brune n’appréciait pas beaucoup de mâle. D’ailleurs elle n’appréciait pas Zarahïd et Zarahïd le savait. Il avait conscience qu’il la mettait mal à l’aise et la perturbé en plus de l’agacer. Mais ça ne le dérangeait pas tant qu’il pouvait être dans la meute Moraak, la servir, et la voir prospéré. Mais à ses yeux, être apprécié par la reine, Vaekin, ou l’ancien roi, Zack, était une chance inouïe et une chose inestimable. Il se surprenait même à respecter les loups que ces deux Alphas appréciaient, et avait même tenté de ressembler à l’un d’eux.

Il se sentit donc presque obligé de se relever et de se montrer plus respectueux avec le loup noir. Une fois debout il se retourna pour lui faire face et inclina la tête. Les bijous de son masque cliquetèrent alors qu’un sourire étrange et presque pervers effleurait les babines de l’étrange mâle violacé.

« Le bouffon de la reine, Zarahïd, pour vous servir. »

Il se sentait vraiment être un bouffon et ça lui plaisait. Après tout c’était un travail intéressant, que d’être le bouffon de la reine. Et surtout ça offrait de nombreuses possibilités car il avait la confiance de sa majesté mais aussi celle de ses congénères qui faisaient parfois l’erreur de se confier légèrement trop…
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Quand vient la nuit ...Kerveros & Zarahïd

Un personnage intrigant. ••• L'étrange canidé réagit en entendant son nom. Visiblement, son nom ne lui était pas inconnu, car en plus d'agiter lentement la queue, il tourna la tête dans sa direction. La reine ? Il devait parler de la louve qu'il avait croisé quelques fois, cette ... Vaekin. Il avait fait bonne impression auprès d'elle, il était ravi de l'entendre. En obtenant ainsi sa confiance, le territoire Moraak était aussi devenu le sien. Les dirigeants pouvaient se montrer stupides parfois ... surtout lorsqu'on laisse un solitaire comme Kerveros en liberté sur le territoire. Pour le moment, le loup ne s'était pas encore attaqué à une louve de la meute. Il avait déjà croisé une petite solitaire qui semblait perdue, et avait abusé d'elle et de sa naïveté. Il avait fini par lui montrer l'océan, lui indiquant que, de l'autre côté, se trouvait un continent, où sa famille se trouvait sans doute. La petite écervelée l'avait remercié avant de se jeter à l'eau afin de rejoindre le continent à la nage. Était-elle morte ? Il ne le savait pas, mais c'était probablement le cas.

La phrase de l'individu se termina par un "chanceux" lourd de sens. Pour Kerveros, aucun mot n'était anodin, tout avait un sens. De ce fait, il devina sans trop de difficulté qu'il l'enviait, que la fameuse reine ne l'appréciait pas, ou pas autant que lui. Allait-il pouvoir en tirer quelque chose ? Pour le moment, il ne le savait pas, mais tout cela pouvait devenir intéressant ... Il pourrait souffler des idées au loup, comme un coup d'état par exemple ... il serait sans doute honoré de finir chef des sauvages, n'est-ce pas ? Et alors qu'il se penserait invincible avec son rang ... Kerveros arriverait derrière lui afin de l'achever, prenant ainsi sa place d'alpha. Ou si le bouffon se rangeait à ses côtés, restant ainsi qu'un simple bêta, ce ne serait pas plus mal ... mais l'individu était quelque peu complexe. Et cette meute deviendrait sa propre meute. Toutes les femelles seraient enfermées au camp, lui permettant d'assouvir l'un de ses besoins primaires. Les mâles devraient avoir une autorisation pour toucher à l'une d'elle, et une autre pour avoir des petits. Une vie rêvée pour Kerveros, qui se prélasserait au soleil sur un tas d'os tandis que tous obéiraient à ses ordres ... et le mieux serait que le bouffon soit à ses côtés, car il semblait si imprévisible que personne n'oserait contester leur autorité.

Cependant, pour le moment, tout cela n'était qu'un doux rêve pour Kerveros.

Le loup se leva avant de se tourner face à lui. Le mâle l'observa sans bouger, observant les bijoux ornant le masque du second loup. Un sourire apparut sur les babines du bouffon, un sourire que Kerveros ne connaissait que trop bien. En voyant ce sourire, le mâle noir comprit qu'il y avait sans doute quelque chose à faire avec lui. Et, à l'entendre, lui aussi aimerait être apprécié par la reine ... et jusqu'où irait-il pour y parvenir ?

Kerveros lâcha un sourire en l'entendant dire "bouffon". Ainsi, il avait visé juste ce qui l'amusa, même s'il n'en montra rien. Le mâle sombre ne savait que trop bien dissimuler ses émotions.

« Je suis ravi d'avoir pu rencontre le bouffon de la reine en personne. »

En signe de respect, le loup fit une rapide révérence. Bien entendu, tout cela n'avait aucun sens pour Kerveros, mais le flatter ainsi pouvait révéler d'autres choses sur sa personne. Devait-il s'en aller maintenant ? Le mâle avait un doute. Ce Zarahïd pouvait très bien s'intéresser à lui tout comme il pouvait facilement lui demander de s'en aller. Cependant, il y avait quelque chose qu'il devait savoir. Zarahïd l'avait qualifié de "chanceux" concernant la reine. Généralement, le fait d'être apprécié ou non par les supérieurs importe peu pour un soldat.

« Pouvez-vous me décrire la vie chez les Moraaks ? Caïn m'avait proposé de vous rejoindre juste avant la guerre, cependant je ne connais pas grand chose de vous. »

Il espérait que cela éveille l'intérêt du bouffon. Il pourrait ainsi en apprendre plus sur la meute qui régnait sur ces terres, et il pourrait de même analyser les réponses de Zarahïd à propos des Moraaks.
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