- Camp - Nouvelle Maman [Principal -Morphine pv Caïn]

Couché en petite boule dans le fin fond de cette vaste tanière, Morphine frissonna. Elle avait reprit connaissance la veille, mais son état l’avait rapidement shooté, et elle s’était rendormie. Une semaine s’était écoulée depuis que sa nouvelle maman l’avait ramené dans la tanière de la Grande Esprit. Elle ne le savait pas mais la louve à trois yeux était venue la voir tout les jours. Elle était tombée entre de bonnes pattes, et pourra sans doute vivre une vie normale. Enfin presque, car la jeune louve à force d’avoir couiner et hurler pendant quarante huit heures avaient brûlées ses cordes vocales. Elle risquait d’avoir beaucoup de mal à parler dans l’avenir et de ne pas parler très fort. Mais ce n’était pas grave, Morphine était vivante, elle avait survécue à son destin tragique. Parfois dans son sommeil, quelques démons revenaient la hanter. Mais il suffisait que Caïn parle ou entre pour qu’ils fuient en courant, apeurés par la douceur et le bien être que lui inspirait l’odeur et la présence de la femelle. Quand elle souleva les paupières, la jeune louve fut frapper par les rayons matinaux du soleil qui filtrait dans la tanière. Elle recula la tête et mit une patte devant son visage.

Rapidement ses pupilles s’habituèrent à la luminosité et elle pu voir plus distinctement ce qui se trouvait autour d’elle, à commencer par une femelle, adulte, don elle reconnue l’odeur et la présence bien plus que le physique. La première fois qu’elle avait vu Caïn c’était de nuit après tout, et ensuite elle avait été dans un long et profond coma. La guérisseuse avait dû lui dire qu’elle s’était réveillée et que c’était une question d’heure avant qu’elle ne s’éveille à nouveau. Elle ouvrit sa petite gueule dans un long baillement, dépliant instinctivement ses longs crocs de serpent avant de refermer la gueule et de mastiquer dans le vide. Elle croisa ensuite le regard de la femelle et mit les oreilles à l’horizontal en détournant la tête, honteuse, ayant peur d’avoir fait une bêtise.

Mais trop intriguée elle retourna vivement le museau vers la jeune femelle et mit sa truffe dans son buste pour la renifler convenablement. Ses sens commençants à peine à revenir à eux, elle sentit très vite cependant la douleur des ses flancs quand elle respirait. Même si la chair s’était reformait et qu’il restait une toute petite parcelle de croute, la cicatrice était encore aussi vive que douloureuse. Par instinct elle se mit à lécher l’endroit avant de sentir à nouveau qu’elle était observer et de poser à nouveau son regard sur Caïn, cette fois ci elle dressa les oreilles vers , essayant de lancer un contact car parler lui paraissait encore trop difficile, surtout que la réflexion sur le moment n’était pas vraiment possible. Sa tête lui faisait encore très mal et elle ne remettait pas correctement dans l’ordre les évènements. Cependant le silence la mettant mal à l’aise, après son sourire elle enfonça sa tête entre ses épaules et articula faiblement

« Merci… »

Elle savait que c’était elle qui l’avait amenée ici et grace à  elle qu’elle était sauvée, que pouvait-elle dire de plus si ce n’est ça ? Après tout c’était tout ce qu’il y avait à dire même si Morphine se promit aussitôt de tout faire pour être digne de la louve qui l’avait sauvé. Elle voulait être digne de cette deuxième chance qu’on lui avait offerte sans rien demander en retour !  

Caïn

Tous les jours depuis que je l'avais ramenée au camp, je me rendais dans la tanière de la grand esprit pour m'occuper de ma petite protégée. Très souvent j'y allais trois fois dans la journée pour m'assurer qu'elle se porte bien et qu'elle ne soit pas seule alors qu'elle était réveillée. Oh elle se rendormait juste après, mais elle faisait parfois des cauchemars et je préférais être là au cas où. 

La petite était réveillée et sa tête était vraiment adorable à ce moment là. J'étais heureuse de l'avoir sauvée et de voir qu'elle s'en remettait. Mais à force de la contempler, je n'avais pas dit un mot et au vu de sa mimique je compris que le silence était pesant. Mais je n'eût pas le temps de le briser qu'elle articula un faible merci. 

Je m'approcha d'elle avant de lui lécher tendrement le front. Il n'y avait pas de merci qui tienne, la laisser pour morte aurait été une chose que je n'aurais pas pu me pardonner. Je comptais faire ce que je pouvais pour qu'elle soit heureuse autant que pouvais l'être habituellement et qu'elle ait une enfance digne de ce nom. 

- De rien petit ange, je ne pouvais pas te laisser toute seule ainsi. D'ailleurs, à moins que tu ne sois pas d'accord, on t'intégrera très vite à la meute une fois que tu seras sur pattes. Je deviendrais dans ce cas ta mère adoptive et je te promet de tout faire pour que jamais tu ne subisses à nouveau une telle horreur. 

Je réfléchis ensuite à comment faire si elle souhaitait retrouver sa famille et me souvint de son frère.

- Bien entendu, on pourra aussi aller chercher ta famille et ton frère si tu le souhaite. Tu n'es pas obligée de rester ici pour toujours. Je veux que tu sois toujours libre de choisir où tu souhaites aller.

Je suis perdue, j’ai peur, j’aurais préférée me taire, j’aurais peut être dû… Retrouver le silence, faire mourir ma voix. Quitte à me noyer dans la peine qui me ronge les os. J’aurais aimé ne pas me réveiller. Où est Mahadith ? Pourquoi j’ai souffert autant ? Que m’est-il arrivée ? J’ai envie de pleurer mais plus aucune larme à verser. J’ai vu la nuit en m’éveillant, et je l’ai vu en me rendormant, sans croiser un seul instant le jour. Je me sens déboussolée, j’aimerais comprendre mais je n’y arrive pas, j’ai l’esprit beaucoup trop embrumée. La voix douce qui m’a sortie de ma crainte passée est revenue. Elle est toujours aussi douce et gentille. C’est une femelle à trois yeux qui me dévisage comme si j’étais la chose la plus curieuse de cet étrange univers hostile. J’ai eus envie de lui donner un coup de patte dans le troisième œil pour être sûr qu’il soit vrai. Mais c’était mal venue de ma part.

Mais sa grosse tête d’adulte s’approcha dangereusement de moi et elle me donna un coup de langue baveux. Beurk ! Pourtant cela me fit un frisson dans tout le corps, comme si mon petit organisme fatigue se souvenait de cette marque d’affection. Qui m’en avait déjà fait ? Mes oreilles s’agitèrent avant de se dresser vers la femelle qui parlait. Ma tête se pencha, interloquée, alors que je l’écoutais, la coupant avant qu’elle ne reprenne.

« Alors… tu deviendras… ma… maman ? »

Ma voix était toute cassée et éteinte, mais mes yeux brillaient d’espoir. Je voulais bien d’une maman moi ! Je ne savais même pas si j’en avais eus une. Mais celle-ci m’irait bien. Elle avait l’air gentille, et ses mots étaient rassurant.

Puis elle parla de las bas, et de mon frère, mais je m’en souvenais tellement mal. Je ne me souvenais que de lui, et de l’air qui fait voler mon corps en découpant ma chaire. Ma queue s’agitant à peine alors qu’elle se glissait entre mes pattes et que mes oreilles se glissaient vers l’arrière.

« Me… renvoie pas… là bas… »

Demandais-je suppliante, la crainte de finir la bas m’envahissait. Je ne voulais pas que l’on me frappe à nouveau. Je ne voulais pas sentir mes os se briser et ma peau s’arracher une deuxième fois. Je reniflais alors que des larmes roulais sur mes joues. Des larmes de peur et d’inquiétude.

« Pitié… je.. Je serais…gentille… Je ferais… tout comme… tu veux… »

Je voulais pas retourner la bas… Autant qu’elle me tue maintenant si elle voulait me renvoyer là bas. J’étais un peu perdu, elle voulait m’adopter mais me ramener la bas ? Je n’y comprenais rien… Je ne voulais pas souffrir encore, je n’avais pas mériter ça…

Caïn