[ABANDONNE] Quand on commence une formation de shaman - Flashback Shinyha / Mars / Ström

Ström

Cela faisais maintenant deux jours que Shinyha avait manqué de perdre la vie, quoique Nueh aurait tout fait pour qu'il ne meure pas... enfin il me semblait. En tout cas, j'avais presque élu domicile dans la tanière de mon amant, la première nuit je n'avais pas pu dormir loin de lui sans m'inquiéter ainsi que cauchemarder et il avait pu la réintégrer hier dans la matinée. 

Allongé contre lui, j'attendais qu'il se réveille, contemplant la lumière rougeâtre du soleil qui se projetait sur les parois. Un mouvement d'oreilles me fit regarder vers le kaïmanga. Il commençait à se réveiller et je lui lécha tendrement une oreille puis enfouis mon museau dans son pelage avant de lui dire bonjour. 

Ne voulant pas l'assaillir dès le réveil, je me tu juste après, je savais qu'il avait du mal quand je parlais beaucoup alors dès le matin... je n'avais pas vraiment envie de l'embêter de sitôt. Je me releva doucement pour aller chercher deux proies sur le tas de gibier. J'avais hâte de pouvoir retourner chasser, les proies chaudes le matin me manquaient déjà et j'avais envie de faire plaisir à Shinyha. En fouillant bien, je trouva un lapin encore chaud, je l'emporta et pris un lagopède à moitié gelé pour moi. En rentrant je le déposa devant le feu pour qu'il se réchauffe et je posa le lapin devant le Shaman. 

Deux jours, soit très exactement 48 heures. Pour Shinyha ça avait paru atrocement long avant qu’il ne puisse enfin retrouver sa tanière et la paix ! La paix et le silence pour récupérer il n’y avait rien de mieux. Diagnostique final du Shaman qui s’était occupé et qu’il n’avait pas soufflé à Ström pour ne pas l’inquiéter, il était victime d’une maladie mortelle et impossible à soigner. La Tuberculose. Mais bon, Nueh était ce qu’elle est, elle risquait fort d’empêcher la transmission de la maladie et son développement. Le seul point positif qu’elle avait été donc cela.

Une fois rentré chez lui il avait fait un petit tour avant de se recoucher vers Ström, se demandant un peu aussi pourquoi le canin n’était pas retourné dans sa propre tanière. Mais il n’allait pas se plaindre, il aimait Ström et sa présence rassurante. Alors il n’allait pas râler sur le fait de l’avoir chez lui-même si du coup il vivra très mal le moment ou le canin quittera sa tanière pour retrouver sa propre demeure. Dormant profondément pendant quelques heures, il se réveilla par l’odeur des chasseurs qui rentraient et qui était passé à quelques mètres derrière chez lui. Les effluves de nourriture lui avait rappelé qu’il n’avait rien avalé depuis son accident et donc qu’il avait une grosse faim. Il commença à se réveillé et se prit un coup de langue sur l’oreille puis un coup de museau et entendit ensuite la question de Ström.

« Je sens que mon oreille est mouillée, qu’il fait humide dehors, que tu sens le mile et le gingembre à cause de ton platre, et que tu m’écrases la queue… Et sinon j’ai biens dormis. »

Effectivement Ström avait les pattes arrière sur la queue du reptilien et celui-ci n’avait rien sentit avant de vouloir la bouger. Sauf que Ström se leva et du coup marcha encore plus dessus de tout son poids. Shinyha lui lança un regard blasé mais décida de ne rien dire juste pour ne pas se prendre la tête. Surtout dans leur position ne pas se marcher dessus, ou ne pas lui marcher dessus en vu de la taille de sa queue, devait compliqué. Il vit le loup sortir et pencha une oreille.

« Non mais… Ström je voulais pas te vexer »

Mais il le vit finalement revenir avec deux proies avant de lui en offrir une en lui souhaitant un bon appétit. Shinyha se redressa alors et rabattit sa longue queue contre lui avant d’ouvrir la gueule prêt à gober sa proie. Mais en voyant que Ström attendait que la sienne se réchauffe il referma les mâchoires et remua la queue.

« On peut partager tu sais… »

Ström

Décidément, il était en mode grognon et je n'avais pas relevé ce qu'il venait de dire. Je pouvais bien prendre sur moi vu ce qu'il avait enduré.En me voyant partir sans que je n'ai dit quoi que ce soit d'autre, il avait du s'en vouloir car il prononça une sorte d'excuse... ce qui me fit sourire, décidément il pouvait se montrer drôle quand il était comme cela. Je l'imaginais en gros ours dans ces moments et cela avait un rendu plutôt comique. 

Il me proposa ensuite de partager son lapin, il avait remarqué que ma proie était encore gelée. Je lui souris gentiment avant de décliner sa proposition. J'avais finit par réfléchir, je commençais à connaître mon compagnon et il me semblait que quelque chose n'allait pas. Fronçant les sourcils, je me mit à réfléchir. Le volatil s'était vite décongelé et je commença a manger. Il me cachait quelque chose... ou du moins il avait un problème plutôt sérieux. J'en étais convaincu. Plantant mes yeux dans les siens je pris de nouveau la parole. 

Mon ton était sérieux, mais on pouvait y percevoir une certaine inquiétude. En tout cas, il avait intérêt à me dire ce qui n'allait pas car je préférais savoir qu'il avait un problème plutôt que de jouer aux devinettes et qu'il me le cache. Je serais bien moins inquiet s'il m'en parlait. Je restait donc en attente d'une réponse de sa part et j'espérais qu'il ne se braque pas. Au pire je savais comment détourner le sujet et calmer le jeu. J'avais eu le temps de me préparer à cette éventualité. 

Il ne sut pas quoi répondre quand soudain l’éclaireur prit un air grave. Lui qui avait littéralement gober sa proie, elle risquait de lui rester sur l’estomac si il se prenait la tête maintenant avec son amant. Il hésita un moment, comment lui dire ? Que faire ? Comment le prendrait-il ? Ne serait-il pas plus inquiet qu’il ne l’était déjà ? Le shaman soupira en rabattant ses oreilles, mal à l’aise avant de fermer à demi les paupières et de lacher un soupir dont il ne se savait même pas capable du son. Sa queue se mouvant lentement dans son dos, il allait répondre quand…

Mais quel génie cette Mars ! Elle arrivait pile au bon moment. Elle lança un regard à Ström plus qu’à lui et roula des yeux à ses excuses. C’était lui le Shaman c’était lui qui décidait de qui restait dans sa tanière ou la quittait, pas Ström. Et si un jour il se prenait à décider de cela Shinyha risquait de très mal le prendre. Il la vit malheureusement se retourner prête à rebrousser chemin. Il s’approcha alors d’elle et d’un mouvement de queue vif, net et précis, ramena les pattes arrière de la louve sur le côté pour qu’elle s’étale sur le flanc dans la neige sans se faire mal.

« Tu ne déranges pas Mars. Les Malades sont prioritaires dans ma demeure, que t’arrive-t-il très chère ? »

Il l’aida à se relever et lança un petit coup d’œil à son amant qu’il savait pas loin de fulminer d’agacement et de rage de ne pas avoir pu continuer cet échange. Pour sa part Shinyha était content de pouvoir avoir un peu de temps pour mettre les formes à la déclaration qui allait sans doute faire du mal à Ström.

« Et ne t’inquiète pas pour Ström, il ne faisait que m’embêter avec des questions gênantes de toute façon. Hein chéri ? »

Demanda-t-il de manière exagéré à Ström pour bien lui faire comprendre qu’il n’avait pas apprécier sa question. Shinyha détestait quand son amant arrivait à lire à travers lui, c’était dérangeant et ça lui donnait l’impression d’être encore plus nu qu’il ne l’était déjà. Comme transpercer et vu de l’intérieur. Il n’aimait pas cette sensation et était donc satisfait de pouvoir remettre cet échange à son sens désagréable, à plus tard.

Ström

Au moment où Shinyha allait répondre, une rouquine, que je connaissais car nous étions des loups de la même année, se pointa dans la tanière. Je n'eût pas le temps de réagir qu'elle rebroussait chemin et s'excusa. Je n'eu pas besoin de regarder Shinyha pour savoir qu'il était heureux de sa venue. Il s'empressa de la faire tomber pour qu'elle ne parte pas. je le fusilla du regard, il ne fuirait pas cette conversation éternellement et dès qu'elle serait partie je ne me gênerait pas pour la remettre sur le tapis. 

- Je me doutais bien que ça ne te plairais pas mais j'ai voulu tenter mon ange. 

Je lui avait répondu sur le même ton, lui faisant savoir qu'il ne pourrait pas fuir une fois Mars partie. Je me tourna d'ailleurs vers elle mais me garda de montrer un quelconque signe de mécontentement envers elle. Si elle avait mal, autant qu'elle reste et qu'il la soigne et tant pis pour moi. J'attendrais, de toutes façons j'avais annexé la tanière de Shinyha mais je ne me permettrais pas d'y faire la loi et encore moins de faire partir un blessé. 

- Tu tombes à pic Mars, Je vais pouvoir le regarder faire, il doit m'apprendre les bases de la médecine. 

Je n'avais pas du tout oublié que je lui avais fait cette demande et je venais de me dire que, tant qu'à faire, autant voir son arrivée comme une chose positive plutôt que de m'attarder sur l'autre ingrat. On le sort de la mort et il arrive quand-même à nous cacher des trucs. Non mais! Il ne m'était pas possible de craindre plus pour sa vie que ce qu'il s'était passé il y a quelques jours. 

La futilité était une chose personnelle, dépendante seulement du regard de l'autre. Shinyha ne trouvait pas que la présence de Mars pour son mal de crâne soit futile. A ses yeux c'était très important pour lui qu'elle se porte bien. Surtout que c'était une louve qui, selon sa mémoire vacillante, était assez agréable pour ne jamais l'avoir mit en rogne. Il remua lentement sa queue de reptile en entendant Ström.

"Chéri par contre pour travailler j'ai besoin que tu la boucles, merci"

Il lui servit un sourire fort peu agréable, pour lui faire comprendre que ça n'était strictement pas de l'humour. Il reposa ses yeux sur Mars et dressa les oreilles en hochant la tête, lui faisant signe de se mettre à l'aise.

"Déjà il faudrait que tu penses à dormir un peu plus de trois heures par nuit seulement Mars... Ton pouvoir demande de l'énergie à ton corps, énergie que tu dévores aussi dans ton travail. Le corps est une machine bien faites, et quand elle manque d'énergie elle crée une alerte, souvent un mal de tête"

Il chercha des plantes, différentes plantes, trois pour être exacte, et en fit une bouillit dans laquelle il pila de la neige et la fit chauffer pour devenir une espèce de boisson odorante mais légèrement sucré donc assez bonne au niveau du goût. Il poussa le bol vers elle pour qu'elle puisse boire en rabattant sa queue contre ses pattes dont certaines étaient, selon un point de vu de loup, complètement difformes vu qu'il avait des doigts de lézard.

"Quand tu auras tout avalé je vérifierais que tu n'es pas de fièvre quand même... Le tout étant d'éviter que tu tombes malade et que tu souffres inutilement"

Même un petit maux de tête pouvait cacher une maladie. Un rhum, ou même une gastro qui n'était pas encore tombé sur l'estomac. L'indicateur lui permettant de différencier une migraine d'une maladie était justement la fièvre. Mais dans un cas ou dans un autre, la décoction de plantes qu'il avait donné à Mars était la seule qui ferait effet efficacement pendant douze heures.

Ström

La remarque de Shinyha était loin d'être sympathique tout comme son étrange sourire qui ressemblait plus à une menace silencieuse. Je lui lança furtivement un regard noir. Celui qui cachait quelque chose d'important c'était lui, il n'avait pas le droit de se comporter ainsi... même si je me montrais insistant. Je suivis ses gestes des yeux, bien décidé à repérer quelles plantes il utilisait mais je montrait un air froid. Non, vraiment, il risquait de passer un sale quart d'heure celui-là. En revanche, quand Mars semblait regarder de mon côté, je troquais ma rage contre du sérieux, espérant ainsi passer pour un loup qui tente d'apprendre ce qu'il voit. 

Quand il eut terminé de prépare sa décoction, je me leva et gagna le fond de la pièce, me couchant près d'un des foyers chauffant et éclairant le lieu. J'avais tourné le dos aux deux loups mais je continuais d'écouter les paroles de mon amant... quoique, pour le coup j'avais des doutes. J'aurais vraiment préféré savoir quel était son problème plutôt que de l'imaginer. Certes cela semblait compliqué pour lui de me le dire mais bon, de là à se comporter de cette sorte. Il me semblait que c'était relativement démesuré.