[ABANDONNE] Jouer avec le vent [Principal PV Blod]

Les prémices de la guerre c’était éparpillées, un murmure fragile courait dans toutes les bouches. Le monde allait couler sous le sang, et les corbeaux aller s’engraisser de nos carcasses.  Je ne peux pas oublier, je n’ai pas le droit de pleurer, je dois garder la tête haute, surtout ne rien dire, rester droite et sourde. Faire fit de ces peines et ces angoisses. Montrer de l’ignorance à mes frères qui mourront bien trop jeune selon moi. Je sais combien l’indifférence est une garce, une sadique et une peste qui apporte le trouble dans l’esprit de ceux qui la rencontre. Secouant ma pelisse grise marqué de sang et d’ombre, je m’étirais longuement en observant ce campement qui n’était pas le mien. Je n’aimais pas cette neige glacée qui collaient à mon pelage et me donnait des frissons. J’étais une louve du Sud, qui aime la chaleur et les rayons bienveillant d’un soleil ardent. Mais ici l’astre était timide, caché derrière d’épais nuages blanchies par sa lumière divine.

Les miens semblaient avoir grand mal à s’habituer à cette froideur permanente, mais je ne comptais pas les aider, encore moins les soutenir avec des paroles mielleuses don je ne penserais guère la moitié. Il me donnait le vertige ces loups qui s’aiment et pensent que l’amour est éternelle. Et ceux qui se lançaient des paroles doucereuses me donnaient la nausée. Mais qu’à cela ne tienne je m’y étais faite, je savais que l’amour faisait tourner le monde et retourner complètement la cervelle des gens. Ah malheur à moi d’être entrée dans une meute et de devoir supporter chaque jour ces loups trop heureux pour en être crédible.

M’enfin, je devais avouer, bien malgré moi cependant, que j’aimais les observer. Que leurs querelles passagères me faisaient sourire, et que leurs rires étaient contagieux. Quelle ironie pour moi de les aimer autant les uns que les autres, moi qui ne voulait plus jamais ressentir cette affection qui m’avait laissé un trou béant dans l’âme. Je sentais encore la bête dévorer ma conscience et faire grandir la douleur. Me décidant à quitter la place que je m’étais faite, je m’éloigner de ce lieu loufoque ou je n’arrivais pas à penser aussi égoïstement que je le désirais.

M’éloignant dans la poudreuse mes traces se firent de plus en plus légères, puis mon corps perdit sa contenance et le vent m’emporta dans un hurlement moqueur. Le voyage fut agréable pour moi, je me sentais légère et j’avais l’impression de courir, avec lui bien sûr. La course fut agréable, il me taquina, je me mise à jouer avec lui, j’en avais l’habitude, il était un peu un frère pour moi. Alors que je riais, seule semble-t-il, du moins d’un point de vu extérieur. Il se tut soudainement après m’avoir dis qu’un autre loup me regardait étrangement. Je me figeais alors, posant mes quatre pattes au sol alors quelques instant avant elles lévitaient à quelques centimètres de la couche blanche de neige. Trop légère pour laisser une trace profonde je regardais le loup que je connaissais, penchant la tête.

« Et bien Blod, vous ne m’avez jamais entendu rire ? »

Demandais-je alors que ma chevelure tombais maladroitement sur mon visage.  Je m’approchais du loup bleu que je savais impétueux, téméraire et bien plus arrogant et fier que moi. Ma queue battant légèrement je fis une révérence élégante dans le but de la saluer.

« Bien le bonjour sinon. »

Oh je risquais fort d’attiser son mécontentement. Mais je n’étais pas déranger par sa présence loin de là. J’avais toujours en moi ce désir impériale de réapprendre l’amour. Mais personne n’avait su m’y forcer, et chaque lien que je me faisais s’effrité aussi vite qu’il était venu au monde.

Blod

Le temps était vraiment frais et beaucoup de loups semblaient avoir froid. Je pouvais m'estimer heureux d'avoir hérité du pelage, certes court, mais très dense et épais de l'un de mes parents. J'avais entendu parler une fois d'un tribu de loups très proches de l'eau et qui étaient connus pour leur pelage presque imperméable. J'en avais déduis que l'un de mes parents, mon père ou ma mère avaient appartenu à cette meute.
Je me mis à divaguer dans mes pensées et j'en fus sorti par des éclats de rires. Je cherchais du regard qui pouvait bien rire et tomba sur Rumeur. Elle se figea et retourna sur le sol. Cette louve avait une grande affinité avec le vent de ce que j'en savais. 

Je devais la regarder avec un peu trop d'insistance car elle s'approcha et me demanda si je ne l'avais jamais entendu rire. Je devais bien déjà l'avoir entendue mais je ne m'étais jamais préoccupé d'elle alors m'en souvenir? Certainement pas. Elle finit tout de même par me dire bonjour et je me redressa alors pour ne pas avoir à lever le regard pour lui parler. Je n'aimais pas discuter avec un loup debout lorsque j'étais allongé, surtout si c'était un inconnu.

Je pris un ton plutôt formel, je pouvais me faire traiter de tout sauf de charmeur. Je détestais suffisamment le solitaire au pelage vert et aux yeux turquoise pour ne pas m'infliger de lui ressembler quand je parlais avec des louves. 

Bien droite devant le loup que je connaissais vaguement mais plus que lui ne pouvait me connaître. Je le vis répondre à ma salutation comme si je venais de le sortir de sa contemplation. Haussant alors un sourcil sa réponse ne me fit ni chaud ni froid. Me fichant bien de ce qu’il avait déjà entendu ou non. J’étais ainsi faite de telle manière que les avis des mâles n’avaient que peu d’importance pour moi. Mais Blod ne m’était pas désagréable c’était une qualité que je me devais de lui reconnaitre.  Enfin tout les mâles ne m’étais pas désagréable c’est leur manière de me faire la cours qui m’insupportait et leur manque totale de répartie quand une femelle leur tenait tête aussi.

« Mademoiselle ? Vous êtes trop courtois Blod, je ne suis qu’une guerrière. Je ne mérite pas tant de respect, si ce n’est autant que vous. »

Il était vrai, je mettais tout le monde sur un pied d’égalité. Personne n’était supérieur à un autre à mes yeux.  Tout le monde n’était qu’éphémère et passager. Personne ne laisserait éternellement une trace de son passage ici. J’étais bien placée pour le savoir, le vent jamais ne laissé de marques sur son sillage, si ce n’est quelques arbres arrachés qui seront un jour couvert par d’autres plus beaux encore.

Secouant mon pelage et ma queue s’enroulant sur elle-même pour se dresser dans  mon dos. Je m’avançais vers le loup avant de m’arrêter à ses côtés, à quelques pas de lui, mon museau vers son postérieur pourtant mais trop loin pour que ça en soit génant. Je tournais la tête de trois quart vers lui, croisant son regard et dressant les oreilles.

« Vous avez déjà visité ? Ou vous me feriez l’honneur de m’accompagner ? »

A l’évidence, bien qu’indépendante, inaccessible et secrète, je n’en reste pas moins un être vivant ayant besoin d’un minimum de sociabilité pour survivre et ne pas devenir complètement folle. Je ne voulais pas me mettre à parler seul comme ma mère qui, bien malgré elle, ne parlait pas seule puisqu’elle communiquait avec moi. La pauvre avait pourtant été considérée comme une malade mentale atteinte d’une maladie non je n’arrive plus à mettre la patte sur le nom. Attendant la réponse du mâle je me mis à observer les gorges, me souvenant m’y être une fois engouffrée avec le vent.

Blod

Je l'écoutais parler avec attention. Je lui montrait trop de respect? un petit sourire se dessinait sur mon visage. Je ne lui montrait pas autant de respect que je m'en donnais à moi-même. Mais bon, si elle s'imaginais que je lui avais montré trop de courtoisie je n'allait pas lui faire la remarque et je changerais de ton à l'avenir. 

Elle me proposa ensuite de l'accompagner pour visiter ces lieux. Pour tout dire j'y avais déjà jeté un coup d'oeil plus tôt dans la journée mais la compagnie de la louve me sortais de mon ennui et je voulais me dégourdir les pattes... et peut-être chasser? J'avais sentis l'odeur que quelques proies dans les parages et je ne voulais pas passer pour un incapable devant les nordiques. Autrement dit, j'en avais marre de me servir dans le tas de gibier. 

- Et bien je veux bien vous faire l'honneur de ma présence. J'ai déjà visité ces lieux et certains endroits ont l'air d'avoir du gibier en plutôt bonne quantité.

Rumeur observait calmement son vis-à-vis, individu de taille moyenne, de sexe mâle, courtois, bien élevé et poli. Pas un individu désagréable en somme. Plutôt respectable comme mâle. Peut être ce que sa mère aurait appelé : Un bon parti. Mais qu’à cela ne tienne, Rumeur n’était pas intéressé par ce genre de banalité. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle était indifférente face aux autres individus. Son regard ne montrait d’ailleurs aucune forme d’émotion. Il était neutre, presque vide. Elle agita les oreilles à sa réponse. Bien, alors qu’ils aillent en balade. En l’entendant dire qu’il avait déjà visité elle manqua de lui dire qu’elle aussi de toute façon.

Mais il serait mal venu de le dire, surtout qu’elle n’était pas censée avoir déjà visité et que ça pourrait trahir son rang, alors mieux valait-il se taire. Et puis elle avait en idée de demander au mâle de la guider et de lui faire visiter. Cela le placerait dans un rôle de mâle supérieur et ferait sans doute gonfler son égo. Mais elle n’avait pas vraiment d’autre solution.

« Je suis ravie de l’entendre, me feriez vous alors visiter ? Puis que vous connaissez mieux le territoire que moi… »

Ce que c’était chiant de devoir cacher son rang. Mais elle avait apprit à mentir et se fichait complètement que ça dérange quelqu’un. Le loup ne sera de toute façon jamais au courant qu’il fait visiter à quelqu’un qui avait déjà tout vu.

Elle attendit sa réponse calmement, espérant qu’un jour peut être elle puisse être elle-même avec quelqu’un sans souffrir inutilement. Mais elle en avait toujours peur. Elle n’avait cependant pas à ce méfier du jeune mâle puisqu’il était de sa meute, ce qui n’était pas plus mal.

Blod 

Je cherchais la moindre émotion de la part de la louve et c'était vraiment compliqué de savoir ce à quoi elle pensait. Ses yeux étaient inexpressifs au possible et sa voix semblait indifférente. Elle me proposa de lui faire visiter, prétextant que je connaissais mieux le territoire qu'elle. En la comparant à moi elle était certes plus dans l'inconnu mais je ne connaissais pas grand chose de ces lieux non plus. J'étais suspicieux quand à sa remarque. J'aimais me montrer supérieur mais je détestais qu'on se moque de moi. Ne sachant pas quoi en penser, je pris le partis, à contrecœur, de l'humilité pour répondre. Cela m'embêtais bien mais tant pis. 

Je n'aimais pas du tout me comporter ainsi et j'espérais que ma voix ne sonnerais pas faux. J'espérais aussi pouvoir savoir ce que pensait cette louve. C'était vraiment frustrant. Mon dos s'était légèrement ébouriffé à cause de cela d'ailleurs.