[ABANDONNE] [Flashback] Moment avec un vieil ami [Privé Eitur]

Si la jeune femelle était sur les nerfs, cela ne se voyait pas plus que cela. Son sang bouillonnait en elle, et l’envie d’envoyer voler le premier mâle qui passerait la dévorait de l’intérieur. Elle était dressée, aussi fière que belle et désirable, sa longue chevelure attachée comme toujours, ses queues relevées. Si elle était en chaleur, cela ne voulait pas dire que les mâles qui ont le feu aux fesses doivent venir l’enquiquiner. Bien au contraire, c’est durant ces périodes qu’il vaut mieux éviter la femelle. D’abord parce qu’elle n’est pas du tout enclinte à se faire charmer juste pour l’accouplement, mais aussi parce qu’elle n’a jamais eus un caractère des plus simple. Les loups de l’Empire savait pourtant qu’elle ne se montrerait pas des plus douces s’ils viennent en la courtisant comme des sans gênes… Elle poussa un soupir en secouant la tête, elle n’était pas prête de trouver le mâle idéal pour fonder une famille.

Longeant tranquillement la rivière elle s’arrêta avant de se pencher au dessus de l’eau pour laper un peu et se raffraichir. La chaleur était encore accablante en cette saison, mortelle même. Elle n’arrivait même pas à croire qu’ils étaient en automne alors qu’il faisait encore si chaud. Se redressant en revoyant ses mèches en arrière, elle se retint de gronder férocement en sentant une odeur masculine. Mais en humant un peu plus l’air, elle reconnu l’odeur du vieux loup. Un vieux loup sage, joueur, et plus malin que les autres. Eitur était son seul véritable ami de sexe mâle, et à dire vrai elle était presque triste qu’il soit aussi vieux.

Elle se retourna, le cherchant du regard, avant de le voir prêt du lac à quelques mètres de là. Sa colère et sa hargne précédentes filants à toute vitesse vers d’autres horizons. Elle s’engagea vers lui en trottant joyeuse. Une fois à une distance raisonnable pour être entendu, elle se décida à parler.

« Coucou, mon ami, comment vas-tu ? »

Eitur 

Je patrouillais dans la zone, profitant aussi de la chaleur de la journée. Certes il faisait chaud mais je savais que cela me manquerais une fois l'hiver arrivé. En dressant l'oreille, je finis par entendre des bruits non loin de moi. Je décida de prendre leur direction et tomba sur Kerera. La louve me repéra bien vite et se dirigea vers moi puis me salua une fois à portée de voix. Je savais qu'elle n'aimait pas les mâles et encore moins en cette saison mais j'étais le seul qu'elle acceptait réellement comme ami. Il faut dire que ces histoires de reproductions ne sont plus dans mes envies depuis longtemps... Les dieux ont sus m'en écarter très jeune... Et puis nous ne sommes que des amis, elle n'a aucuns soucias à se faire de ma présence. Je fit une tentative de mauvaise blague.

- Bonjour! Je vais bien et toi? Je suis surpris de ne pas te voir entourée de beaux mâles séducteurs voulant te faire une merveilleuse portée de louveteaux! 

Je souriais d'un air joueur, la taquiner sur ce point était un jeu que j'aimais bien.

Les oreilles dressées et le regard posé sur le mâle. J'appréciais vraiment Eitur, il y avait d'autres mâles que j'appréciais. Mais je les comptais sur le bout des griffes d'une seule patte tellement ils étaient peu nombreux. En m'approchant j'entendis sa remarque et fit un mouvement de tête élégant avant de le rejoindre.

"Voyons mon cher, tu sais bien que je les ai tous chassé pour te laisser la place"

Je lui fit un sourire taquin. Je n'étais pas d'humeur à prendre la mouche. Sinon je risquais de passer mes journées énervée. Alors si je pouvais être de meilleure humeur grâce à la présence bienvenue d'un ami tout aussi bienvenu, je n'allais pas m'en plaindre. Et puis je n'avais absolument aucune raison de me montrer de mauvaise humeur avec lui alors que justement il n'était pas de ces idiots qui cherchaient à me donner une portée que je ne voulais pas vraiment.  

Me couchant en sphinx à quelques pas de lui, je remuais doucement mes queues en lui lançant un regard. Observant son allure, sa dégaine comme disent certains. Si a son âge je pouvais paraître aussi jeune j'en serais comblée. Parce qu'il à encore la pêche lui mine de rien.




Puis qu'il m'avait cherché, je lui renvoyais la balle. Je savais très bien qu'il ne cherchait pas à m'offusquer, et ma voix était d'ailleurs bien plus amusée qu'autre chose. J'entrais simplement dans son jeu, tout en profitant du calme et de la beauté de ce paysage don je ne me lasserais sans doute absolument jamais.

Eitur

Kerera s'approcha pour continuer à discuter et me répondit 

La jeune louve avait bien pris ma plaisanterie et je pouffais en entendant sa réponse. C'était une louve très jolie je me disais que si ma vie avait été différente j'aurais accepté volontiers de lui faire la cour. Mais cela avait été tout autre et je préférais largement être son ami que lui courir après. Puis bon, me lier pour perdre mes proches de vieillesse... non merci! Elle serait déjà morte que j'aurais physiquement pris un peu plus qu'un an... 
Elle s'allongea et me regarda. Je ne savais ce qu'elle pensait à ce moment et avant que je n'ouvre la gueule elle avait repris la parole. 

- Sinon que viens-tu faire ici tout seul ?

Je lui répondis aussitôt, en profitant pour continuer la plaisanterie. 

- Je patrouillais quand je suis tombé sur une louve qui avait chassé les autre mâles pour me laisser la place selon ses dires. Mais je me doutes bien qu'elle ne comptais pas non plus me laisser devenir père et qu'elle plaisantais. Dommage, j'aurais bien aimé avoir une descendance sur cette île. 

Je me coucha au bord de l'eau, plongeant mes pattes dans l'eau fraîche histoire de supporter la chaleur.

Couché en sphinx prêt du mâle grisé, j'attendais ses réponses, me délectant de sa présence qui me calmait. Une de mes oreilles s'agitèrent lorsqu'un insecte passa par là. Observant le loup, je songeais alors que j'étais toujours indécise quant à ce que je ressentais exactement pour lui. Qu'était-il au juste pour moi ? Un ami ? Non c'était trop peu... Un meilleur ami ? Non, il me connaissait trop bien... Un confident ? Peut être. Je n'en sais rien et cela me dérangeait parfois parce que quand on me posait des questions sur lui, je ne savais pas comment je devais en parler. Ce que je savais cependant avec une certitude exacte, fut que je n'étais pas amoureuse de lui. Mais faire croire que je l'étais, s'il le faisait aussi, aurait sans doute eut le bénéfice de chasser quelques prétendants idiots. Mais je refusais de m'imposer cela, et de le lui imposer également.

J'avais apprécier de l'entendre pouffer de rire. Ainsi j'étais donc toujours capable de le faire rire malgré les années. Je me souviens encore lorsque je l'avais rencontré étant enfant. Je lui avait littéralement foncé dessus parce que je fuyais une nourrice qui voulait me laver... Je n'aimais pas tellement qu'une langue toute collante passe sur la totalité de mon corps, alors j'avais fuit, et j'avais rencontré le mâle. Au fil des ans j'avais constaté que si moi je vieillissais, ce n'était cependant pas son cas. Mais cela ne me dérangeait pas, cependant j'étais attristée de la chose, bien que je n'en parlais pas. Après tout, il était condamné à voir ceux qu'il aimait mourir bien avant que lui ne disparaisse. Cela devait être compliqué et dur à accepté, non ?

Je l'écoutais alors, me demandant quand est-ce qu'il comptait s'asseoir et profiter un peu de la quiétude du territoire. En plus il n'y avait personne à l'horizon. Hormis la chaleur, le décor était parfait pour passer un bon moment. Je l'écoutais alors avant de dresser les oreilles. Me relevant je m'approchais de lui, le contournant en secouant mes queues, le caressant d'une pointe de l'une d'elle, souriant malicieusement.

Je lui donnais un coup de hanche bien placé, l'envoyant directement dans le lac avant de m'approcher de l'eau et de baisser mon museau vers lui. Lui faisant une lèche sur le coin du visage avant de  sauter dans l'eau à mon tour pour me rafraîchir.

Mais ça ne serait pas moi, le rôle d'amie, partager ce genre de petits moments agréables. Tout cela me suffisait, je n'avais pas besoin de plus. Et puis je n'étais pas tellement dans le faux après tout. Il vieillissait excessivement lentement, il avait encore de très longues et belles années devant lui, et avait donc largement le temps de se trouver quelqu'un.

Eitur 

J'avais bien vu son regard s'assombrir, ses yeux brillants de malices et de vie, l'espace de quelques secondes, était devenu des miroirs sans vie. Je n'aimais pas le voir avec cette triste mine, je voulais qu'il sourit, qu'il rit, qu'il soit heureux quoi. Un peu comme une petite soeur qui chercherait le bonheur de son aîné malgré de nombreuses querelles inutiles. Et dieu seul savait combien j'étais belliqueuse. Il ne fallait pas trop me chercher au risque d'en ressortir avec des poils en moins. Une fois dans l'eau, je m'étais délecté de son air surpris avant qu'il ne rit enfin un peu. Puis je l'écoutais, calmement, agitant les oreilles en restant dans l'eau, attentive à lui mais aussi à ce qu'il se trouvait autour de nous.

Surtout que j'avais été une louvette des plus vives et des plus exécrable, j'espérais donc trouver un compagnon plus calme pour contrastait avec ce fait, tout en espérant ne pas avoir des enfants me ressemblant trop. Mais je n'étais pas convaincu à l'idée d'avoir une descendance. Chez les Comanches comme moi cela était terriblement risqué à cause de la mauvaise fortune qui pesait sur notre tête. Je n'en avais jamais parlé à qui que ce soit, mais je pense qu'au fond mon rejet des mâles vient essentiellement de là.

Lorsqu'il m'arrosa je restais figée d'abord surprise avant de lui sourire et de lui renvoyer son coup en le trempant tout autant. Finalement mes queues se secouèrent et je le poussais dans l'eau pour qu'il s'y retrouve à nouveau entièrement avant de nager autour de lui et de me placer à ses côtés, lui donnant un coup de museau aussi tendre qu'amical.

Pour lui comme pour moi, le sujet familiale était complexe et pas forcément joyeux. Et je n'avais pas envie de m'encombrer la tête de toutes ses choses qui n'avaient à mon sens pas plus d'importances que cela vu que ni lui ni moi n'avions de partenaire. Donc autant oublier ses soucis du quotidien, au moins pour quelques instants de joie et de jeux.

Eitur

Kerera paraissais songeuse et parla d'un compagnon capable de gérer les louveteaux car elle ne se sentais pas capable d'être assez patiente pour le faire. Je pensais qu'au contraire, elle serait une bonne mère, un loup trop calme et patient n'est pas forcément bon pour l'éducation des louveteaux.

Après l'avoir arrosée elle s'était figée de surprise avant de me sourire à nouveau, et de me rendre la pareille. J'e n'eu pas le temps de riposter qu'elle m'immergea totalement pour la deuxième foi. Je remontais à la surface en souriant, ma mèche était plaquée contre mon oeil aveugle et la sensation était plutôt désagréable. En fait je n'aimais pas le contact de mes cheveux mouillés sur mon visage. C'est un peu étrange mais cela m'horripile. Je la dégageais donc d'un coup de tête.

La louve nageait maintenant autour de moi puis se plaça à mes côté pour finir par me donner un coup de museau amical et pris de nouveau la parole. 

-Changeons de sujet, tu veux ?

Je la regarda et lui souris. En effet, parler famille n'était pas forcément le meilleur sujet de discussion entre nous. 

- Bien entendu. Il fait vraiment beau, se baigner est une bonne idée, tu as bien fait de me jeter à l'eau, je n'y aurais pas pensé moi-même. Elle me semblait un peu froide mais au final elle est bonne. 

Je comptais bien profiter de cette journée, le beau temps allait finir par se faire rare un de ces jours...

D’humeur jovial et joyeuse, j’aimais la présence doucereuse de mon ami à mes côtés. Cela était très agréable. Je passais rarement de bon moment en compagnie de mâle, surtout en cette période de l’année. Enfin, je pouvais éventuellement en passer des bons avec ma famille adoptive, mais ça s’arrêtait là. Je l’avais vu me suivre du regard comme s’il réfléchissait à mes mots mais je n’y pris pas garde. J’avais cure de son avis, je ne me sentais pas capable de m’occuper de louveteau et ce n’était pas l’avis d’un vieux loup grisonnant à l’apparence jeune qui allait changer ma pensée.

Quand il répondit positivement à ma demande j’agitais joyeusement les oreilles, très satisfaite qu’il accepte de quitter ce sujet pas forcément agréable pour nous deux. Il me fit remarqué alors qu’il faisait beau et que l’eau était bonne. Un sourire malicieux éclaira alors mes babines.

« C’était trop tentant de te foutre à l’eau »

J’étais encore tellement gamine parfois que ça en était presque vexant pour le reste de mon caractère. Mais j’étais comme ça. Je ne pouvais lutter contre mes instincts de louve pleine d’humour et surtout amoureuse de l’activité. Ma queue remuant dans l’eau et créant de jolie ondes je ressortis de l’eau et secouais mon pelage qui fut tout relevé et me fit doubler de volume ce qui me fit rire avant que je ne croise le regard de mon ami

« Compte sur moi pour te rappeler de t’amuser »

Je lui tirais la langue avant de chercher un coin de terre ou de sable pour m’y rouler affin de me gratter et de faire partir les insectes qui auraient pu venir se déposer dans mes poils humides. Une fois relevais j’éternuais au milieu du nuage de poussière que j’avais moi-même soulevé dans mes mouvements indélicats.

Eitur

Elle sourit suite à ma remarque sur le temps et me dit qu'elle n'avait pu résister à la tentation de me jeter à l'eau. Je répondi d'un air amusé.

Je comptais bien me venger un jour, pas méchamment, juste histoire de s'amuser. 

Elle sorti de l'eau et se secoua, c'est presque si j'avais été de nouveau éclaboussé. Son pelage gonflé lui donnais un air relativement comique et cela la fit rire. J'étais bien content d'être ami avec elle... et aussi chanceux. Elle planta de nouveau ses prunelles dans les miennes et me dit qu'elle me rapellerait toujours de m'amuser et me tira la langue puis se roula pour eternuer à cause de la poussière qu'elle venait de soulever.

Cette scène me fit presque éclater de rire.

Je sortis de l'eau à mon tour et m'ébroua à côté d'elle, l'arrosant allègrement. Je lui lanca un regard malicieux avec un petit sourire en coin.