Il était encore tôt ce matin quand je sortie enfin de ma tanière. La rosée matinale renvoyait au soleil des petites étincelles de lumières qui m’émerveillèrent rapidement. Ma courte queue s’agitant alors joyeusement dans mon dos, je sorti et m’arrêtais sur le parvis de ma tanière pour observait le campement encore endormi. Mes oreilles bercées par les ronflements et les respirations de mes congénères endormis. J’étais la première levée, à l’exception d’un garde que je savais à l’orée du campement. Je pensais un instant à aller saluer le soldat, mais l’envie me passa lorsque mon estomac me rappela son besoin express d’être rempli de quelque chose fait de chair et de sang. Prenant une grande inspiration, je gonflais ainsi le poitrail avant de me diriger calmement vers le tas de nourriture. Cherchant un lièvre du museau, je trouvais mon repas idéal que je tirais vers moi avant de traverser le campement pour aller me loger calmement sous un vieux chêne où je me mis à manger.
Cela faisait aujourd’hui une semaine et demi que je n’avais rien tué. Mais bon j’avais encore de la marge et laisser vieillir un peu mon corps ne me dérangeais pas plus que cela. Je savais que les loups du clan avaient compris que je ne vieillissais pas comme tout le monde. Mais je n’étais pas convaincue que tout le monde ai saisi que pour ne pas vieillir j’étais contrainte d’ôter la vie. Cependant je me rassurais de ne pas être la seule vieille dans un corps de jeune. Après tout Eitur était dans le même cas que moi. Enfin je ne connaissais pas les secrets de sa jeunesse, mais je savais qu’il n’avait pas l’âge que son corps démontré. J’avais d’ailleurs très envie de lui poser des questions à ce sujet, mais je m’étais toujours abstenue afin de ne pas le froisser. Cependant être la seule femelle dans le cas d’un vieillissement ralenti, et ne pas vraiment pouvoir en parler à qui que ce soit me peser beaucoup sur la conscience. Mon frère me manquais tellement dans ces moments là, il était le seul capable de comprendre mes désirs réels de sang et d’accepter mes deux faces. Mais ce n’est malheureusement pas le cas de tout le monde.
Alors que je mastiquais un morceau de chair et approchais de la fin de mon repas, je me souvenais avoir croisé mon frère aîné sur un territoire solitaire. Cette pensée me réchauffa l’âme et le cœur. Mais quand je me rappelais qu’il ne m’avait pas reconnu et qu’il était parti lorsqu’il avait été appelé par une autre, je resserrais violemment ma machoire sur l’os que je rongeais. Brisant celui-ci d’un coup sec. Ces barbares m’avaient volé mon frère. Ils avaient pris l’être le plus cher à mon cœur et m’avait effacé de sa mémoire. Mon désir de les massacrer jusqu’au dernier et de briser ce lavage de cerveau qu’ils lui avaient fait me fit gronder de rage et de haine.
Cependant le calme revint rapidement en moi lorsque je vis un papillon passait à proximité de mon museau. Le suivant des yeux un sourire effleura mes babines alors que je me relevais. Poussant l’os brisé d’un coup de patte, je suivis l’insecte un petit moment. M’arrêtant finalement à la lisière de campement. Lançant un coup d’œil derrière moi je haussais les épaules en donnant un petit coup de museau dans le vide. J’avais le temps de faire un petit tour avant les premiers entraînements de la journée. Je suivis alors une nouvelle odeur, celle fois celle d’un sanglier, et suivit calmement les traces de ma nouvelle proie. Laissant la course du soleil s’effiler au dessus de moi. Je cessais de m’éparpiller quand je considérais que tout ceux qui avaient un entraînement de prévus étaient levé et avaient commencé à se diriger vers le point de rendez vous.
Filant alors à toutes pattes en direction de la prairie, j’y arrivais la première et me mit dans le sens contraire du vent pour que mon odeur s’éloigne du campement. Me couchant dans les hautes herbes j’y disparue complètement et posais ma tête sur mes pattes. Attendant mes élèves ou soldats. Je ne savais pu si j’entraînais la nouvelle génération que je devrais ensuite répartir entre différents mentors aujourd’hui, ou si j’entraînais justement les dis mentors. Lorsque je sentis une odeur du camp un sourire étira mes babines, impossible que l’on me voit ou que l’on me sente. J’attendis encore un moment que les autres arrivent avant d’entendre des voix s’élever et de râles se faire sur mon retard ce qui me fit rire. Je me redressais alors et m’assit calmement en regardant les quelques loups présents.
« J’ai faillis partir vous chercher »
Remarquais-je en souriant de ma voix douce et fluette. Ma remarque eut l’effet espéré vu que tout les regards c’étaient posés sur moi et que le silence c’était réinstallé parmi les quelques loups.
« Tout le monde est là ? »
Je voulais m’assurer qu’il ne me manquait personne. Sinon je serais contrainte d’attendre encore ou d’envoyer un loup déjà arrivé chercher ses collègues manquants. J’attendis donc la réponse en balayant l’assemblée des yeux. Il me semblait que personne ne manquait à l’appel, mais je pouvais bien sur me tromper.