[ABANDONNE] [Flashback PV Ethel] Perdus dans le glacier.

Repliant vivement mes ailes, je vrillais entre deux piques de glace avant de les rouvrir pour planer silencieusement comme un faucon dans la brume matinale. Ici elle ne descendrait pas avant de très nombreuses heures, mais cela ne me dérangeait point. J’aimais particulièrement cette atmosphère vaporeuse et floue autour de moi. Ça créait une ambiance plaisante, et puis je filais à travers la brume et je me délectais sans conteste de la bruine qui effleurait mon plumage et humidifiat mon pelage. J’avais fuis un peu le centre de vie de notre territoire pour m’éloigner jusque là. Père allait sans doute dire à mon retour que je n’avais pas intérêt à mon regard, mais j’avais appris avec les années que ses remontrances étaient une preuve d’inquiétude plus qu’autre chose. Et si Snow venait à me faire une remarque, j’avais toujours assez de caractère pour lui répondre. Il ne m’avait pas choisi pour que je m’écrase à ses pattes comme la plus part des autres membres de la meute.

Le vent qui fouettait mon pelage d’hiver m’apporta alors une odeur aussi familière qu’étrangère. En vu de l’effluve qui me fit roucouler, je savais que c’était une femelle. En saison des chaleurs lutter contre mes instincts prémitifs pour rester aussi calme que noble et courtois était très complexe. Ma meute était entachée de femelles plus désirables les unes que les autres, et moi je n’avais pas envie de m’éparpiller à droite à gauche. Je ne voulais même pas de famille en fait. Juste mon clan, ma tante, mon père, et la vie qui suit un court paisible et sans trop d’encombre. L’idée d’une guerre me donne mal au crâne, mais comment lutter contre sa propre patrie ? Je ne saurais, et je suivrais comme un bon soldat, dirigeant les troupes, suivant les ordres que mon Alpha me donnent. J’essaierais cependant toujours de ne pas avoir trop de pertes, les effusions de sang n’étant chez moi pas vraiment un plaisir.

Posant d’abord mes pattes arrières, je déposais mes pattes avant puis secouer doucement les ailes avant de les replier doucement sur mon dos. Les relevant légèrement pour qu’elle ne prenne pas la neige. Ma chevelure blanche encadrant mon visage et mes bijous cliquetant sous le vent, je n’avais rien de discret et je ne tenais pas à l’être, rejoignant alors calmement la femelle à quelques mètres de moi.

« Bien le bonjour Ethel » lui lançais-je calmement.

Observant la femelle qui se tenait là, son sourire forcé ne m’échappa pas et mes oreilles se mirent automatiquement à l’horizontal. Je n’aimais guère que l’on fasse des courbettes devant moi pour s’attirer mes bonnes grâces, ou celle de Snow. Ma longue queue à plume fit un mouvement dans mon dos alors que sa question me parvenait. Je fis rouler mes épaules sous me pelage gris, comme si je désirais les hausser.


Je n’avais aucune autre espèce de raison de me trouver ici à cet instant. Ça aurait pu avoir des centaines de raisons, j’en conviens. Mais je ne m’étais pas pris à une immense réflexion avant de venir ici. J’avais juste eus besoin de voler un peu. Au début j’étais simplement parti le plus haut possible avant de me rappeler de la présence du dôme. Par désir de voir au de là des nuages blancs, j’avais ouvert un passage de vide et je l’avais traversé pour me retrouver en dehors de notre territoire étriqué. J’étais le loup le plus libre de tout les claniques du Nord. Je pouvais aller partout, et ce, même en dehors du dôme… Mais j’y étais vite retourné pour éviter de m’attirer les foudres de mon père, ou pire, celles de mon roi.

La voix de la femelle, et son attitude à mon égard, m’indiquaient qu’elle était crispée, ou que ma présence même lui posait un problème. Cela me fit agiter les oreilles alors que je me mis réellement à ses côtés pour tourner la tête vers elle. Mon regard cherchant vainement à croiser le sien. Je n’aimais pas cette espèce de distance aussi glaciale que le paysage qui nous entourait. Je savais que je n’étais pas toujours de bonne compagnie, mais je voulais que mes semblables soient naturels avec moi.


Je savais que beaucoup changeait d’attitude en ma présence à cause de mon rang, de peur de m’offenser, ou que j’aille tout rapporter à Snow. Mais je n’étais pas de ce bord là. S’il fallait craindre quelqu’un à la botte de Snow, c’était le chef des assassins, pas moi. Lui était encore plus estimé par Snow que moi, et il était bien plus vicieux et plus mauvaise langue. La louve pouvait donc se détendre avec moi, a moins que ça ne soit simplement dans sa nature.

Toujours très calmement assit prêt de la louve, ma queue se mouvait lentement dans mon dos et ramassait la poudreuse en même temps. La femelle me lança un regard, comme cherchant à s’assurer que je ne lui mentais pas. Penchant une oreille je l’observais repartir dans ces multiples réflexions, attendant calmement qu’elle me réponde ou au moins relâche la pression qu’elle se mettait toute seule sur les épaules. Je me demandais bien à quoi elle pouvait réfléchir, mais quand elle me répondit un sourire étira mes babines avant que je ne pouffe légèrement de rire.


Arkhan était une véritable tête de lard qui méritait parfois un bon coup de dents dans le museau histoire qu’il se calme un peu. Mais c’était mon père et je ne pouvais lever la patte sur lui. Je le respectais et l’aimais bien trop pour lui. Je savais également que le père d’Ethel était handicapé, alors lui tenir tête devait être d’avantage difficile puisqu’elle n’avait pas la liberté de lui en coller une ou de se battre avec lui de temps à autre pour régler ses comptes. Je m’étais plusieurs fois battu contre mon père sans qu’il n’y ai de haine entre nous, mais juste pour calmer nos nerfs et les idées de l’autre.

Je remarquais alors seulement trop tard que j’avais été particulièrement vulgaire contrairement à elle qui avait été très noble dans ses mots. Je secouais la tête et détournais celle-ci en agitant les oreilles.


Pour ma part j’étais clairement incapable de toujours être droit et sage, surtout loin des regards. J’étais un être comme les autres, je connaissais aussi bien la colère que la peine, la joie ou le calme et je laissais rarement sortir toutes ces émotions. Alors j’en avais eus besoin surtout qu’elle avait lancé le sujet. Je n’avais donc pas pu résister à la tentation, je n’y avais même sincèrement pas réfléchit une seule seconde.

Puis elle me fit remarqué que je pouvais rester, un sourire plus doux et sympathique pris place sur ma face alors que je ramenais convenablement ma queue sur mes pattes. Cessant ainsi de l’agiter comme une preuve de ma tension passagère. Elle m’avait d’abord mit un peu mal à l’aise à être aussi tendu, mais maintenant que l’atmosphère se réchauffait un peu je me sentais plus calme. Je hochais alors calmement la tête.


En même temps j’étais de la même meute qu’elle, donc si elle m’avait chassé elle m’aurait de toute façon recroisait plus tard. Je trouvais d’ailleurs cela fort ridicule de faire la guerre à des loups de notre propre clan alors que nous allions forcément être contraint de vivre en leur compagnie et de les supporter. Je préférais donc avoir de bonnes relations avec mes congénères.