[ABANDONNE] [Flashback] "Tout va mal" [Jeevan, Thalya, Shu]

Le loup brun trainait des pattes dans la neige. Il était à l'extrémité du camp, totalement à l'opposé de l'endroit ou les Siblings et Solitaires s'étaient installés. Pourquoi? Simple; il ne voulait voir personne. Personne. Personne. Le mal de tête était revenu. La neige n'arrangeait rien; faible comme il était, il avait déjà attrapé la grippe, et sans doute qu'il attraperait la mort s'il continuait à errer comme un fantôme et à marcher dans des flaques d'eau. Mais il s'en fichait. Qu'il meurt, grand bien lui fasses, au moins il pourrait se débarrasser de cette stupide toux, au mois pendant quelque minutes, avant qu'elle ne rappliques. Un soulagement temporaire. Un soulagement quand même.

Jeevan avait marché toute la journée. L'envie d'aller se coller contre d'autres loups ne lui manquait pas. Mais il ne pouvait pas se laisser aller ainsi. Il devait trouver quelque chose de durable pour se débarrasser de la toux. Déjà, il le sentait, sa mère commençait à poser sur lui un regard inquisiteur. Il s'absentait de plus en plus souvent, et ça la rendait nerveuse. Ou du moins, c'est ce qu'il croyait. Pourquoi est-ce que ça devait être si difficile? D'autant plus qu'au camp Nordique, non seulement il faisait toujours froid, mais en plus il ne pouvait pas sortir. Il était toujours surveillé, partout ou qu'il ailles. Étais-trop demander de pouvoir mourir en paix? Il devait faire très, très attention; si quelqu'un le voyait, ce serait fichu. Un loup qui revit, ça ne passes pas souvent inaperçus dans un endroit aussi bondé. Puis la nouvelle passerait pas les Nordiques, les Siblings. Et les siens, les solitaires. Il n'y aurait plus de répit pour lui et, sans doute, sa mère et sa soeur s'en inquièteraient beaucoup. Et son père? Il n'en avait aucune idée. Au diable son père. Est-ce qu'il se rendait au moins comptes qu'ils existaient? Va savoir. Parce qu'il n'avait pas montré signe de vie. Oh, Jeevan l'avait croisé. Mais très brièvement. Et toujours loin de leur famille. Leur famille. Pas juste la sienne, la celle de son père aussi. Et son père, égoïste, ne semblait pas en prendre soin. Jeevan n'aimait pas son père. Fichu mal de tête.

Jeevan ne s'était pas aperçut qu'il était suivit, - par pas moins de deux individus d'ailleurs -, mais il n'aurait pas le temps de s'en apercevoir. Pris d'une soudaine quinte de toux, il se mit à tousse violemment. Puis il se secoua la tête, renifla légèrement, et continua à avancer. Il allait tourner pour partir dans une autre direction, lorsqu'une voix le fit sursauter; la voix de sa soeur. Évidemment, il avait fallu qu'on le suives. Évidemment, il avait fallu que ce soit sa soeur. Jeevan n'avait jamais eus de chance, mais il n'avait jamais vraiment eus la chance de ce questionner sur celle-ci non plus. Et ce n'était certainement pas le temps de le faire. Là, tout de suite, il était plutôt le temps de trouver une excuse à pourquoi il n'était pas en train d'aider Shahara à les installer, et pourquoi il était en train de tourner en rond dans son coin, si loin de ladite installation. Et il fallait réfléchir à toute vitesse, surtout, car il connaissait la vivacité de sa soeur. Dis... est ce que ça va ? Non, évidemment. Mais, encore une fois évidemment, ce ne sont pas le genre de choses que l'on dit à sa soeur. Enfin. Selon lui.

- Oui, oui, ne t'inquiètes pas.. C'est ce stupide froid nordique. Par les Alphas, pourquoi as-t-il fallu que l'on s'installes ici!?

Un air désolé, un air inquiet s'était paint sur le visage de sa soeur. Jeevan dut se faire violence pour ne pas laisser un désespoir évident se dessiner sur le sien. Elle était inquiète pour lui, malgré tout ce qu'il avait fait pour éviter cela! Il ne voulait pas qu'elle s'inquiètes pour lui! Il ne voulait pas que quiconque s'inquiètes pour lui. Tu devrais aller voir les guérisseurs des meutes, ils auront sûrement un truc à te donner. Ce n'était pas comme si des plantes pouvaient changer son pouvoir. Son mal ne partirait pas aussi facilement. Mais si cela pouvait l'empêcher de s'inquiéter pour lui, il le ferrait avec joie. Je me souviens que maman avait amené des herbes pour éviter qu'on attrape froid, on peut aller la voir si tu veux ! Ah ça non! Il ne pouvait pas avoir sa mère qui s'inquiétait en plus!

- Arh.. Je ne voudrais pas déranger maman.. C'est juste un rhume.

Mais comme si la nature avait décidée d'être contre lui, il fut soudainement pris d'un nouvel accès de toux, qui lui mit les larmes aux yeux.