A la découverte de l'autre [FB Ulaan]

La Rumeur court que je suis la fille de l’amour improbable entre une folle et un saint. Cela est ridicule, après tout je sais que ma mère a enfanté de sa propre démence puisque je suis celle qui la possédait et la rendait aussi folle que ridicule. Mon mentor et père adoptif savait très bien que je n’avait d’ordinaire que l’apparence. Habitué à tout savoir sur tout le monde je connaissais même le prénom de mon petit frère et les noms de mes neveux. Des choses auxquelles je ne m’intéressais pas, préférant sans conteste vivre pour moi-même sans jamais m’attacher. Je détestais de toute façon ce sentiment fourbe et vaniteux qu’est l’amour. Cet être facétieux qui m’avait enlevé le seul individu pour lequel j’avais un jour ressentit cette affection sourde et obsédante qui fait perdre la raison.

Je ne voulais plus aimer, encore moins m’attacher. Alors je me laissais de plus en plus guider par le vent. Appréciant de voir le monde défiler à toute vitesse, entendre les murmures chantants s’élever jusqu’à moi, et découvrir les secrets les plus inavouables de mes congénères. Bien sûr je n’en chuchotais pas un seul à l’oreille d’un autre, toutes informations confidentielles avaient un prix, et je savais les faire monter. Je savais que certains étaient insupportés par ma personne, sans doute mon caractère trop imprévisible était-il en jeu sur l’affection que mes comparses pouvaient me porter. Mais voilà bien longtemps que ma conscience avait cessé de m’intéresser à leur sentiment à mon égard.

Ils ne sont de toute façon pour moi que les fantômes d’autres fantômes, des âmes errantes qui se croisent à peine dans une existence si courte que ça en est affligent. Notre condition est déplorable, quel être faible que le loup… Parfois je déplorais profondément l’état dégradant de notre espèce qui dernièrement ne trouvait rien de mieux que de vouloir se quereller avec un ennemi inconnu, les Moraaks. A force de les avoir observer depuis le plus insaisissable des êtres, je devais avouer que je ne leur trouvaient rien de plus barbares que nous. Ils nous étaient même temps semblables que je pouvais les considérer sans mal comme nos frères …. La génétique de notre meute et la leur n’était pas éloignée du tout.

Mais ma meute avait décidé, seule sans doute, que le sang coulerait, que la terre en serait gorgée, et que l’odeur de la chair en putréfaction serait bientôt la seule chose que mon partenaire de vie transporterait sur plusieurs kilomètres. Ainsi, me posant prêt des cascades, là où mon confrère m’avait emmené sans même me demander mon avis, je secouais mon épais pelage et renvoyait mes cheveux en arrière avant de m’asseoir calmement et d’observer la vue imprenable que j’avais. Comme il est beau, ce monde étriqué mais pourtant fascinant qui m’a vu naître et grandir… Et dire que bientôt il aura l’odeur de la mort et la couleur de la haine… Un soupir m’échappa avant que mon collègue invisible ne me prévienne de l’arriver d’un loup de ma meute. Je tournais la tête de trois quart, mes yeux ambrés se posant sur un mâle don je savais bien plus de choses qu’il n’en saura jamais sur moi.

« Bonjour Ulaan »

Surtout être polie et courtoise, mon maître m’avait dit que c’était important et nécessaire à ma survie. Alors je m’efforçais de suivre ses conseils. Bien que parfois j’avais juste envie d’envoyer paître mes camarades de meute.

À la découverte de l'autre

Ulaan avait décidé quelques heures auparavant de partir chasser en solitaire, espérant ainsi trouver de quoi remplir son estomac vide, et aussi, par la même occasion, ramener quelques proies au camp. Mais bon, il savait bien que tout cela n'était qu'une façade, seulement une raison de plus pour s'éloigner du camp, et de ses problèmes. Bien que son expression habituelle, froide et sérieuse, ne laissait rien paraître, le mâle rouge souffrait depuis que son amie, Mary, traînait avec Akela. Il doutait que cette douleur, qui le prenait au creux de ses entrailles et l'empêchait même de dormir, disparaisse un jour. L'amour était parfois bien cruel, mais le guerrier acceptait cette cruauté sans discuter.

Finalement, après quelques heures sans réussir à attraper autre chose qu'un petit lapin qu'il mangea sur place, Ulaan se dirigea vers les cascades. Il aimait bien cet endroit, même si il était extrêmement dangereux pour lui de s'aventurer trop proche de l'eau. Arrivé là-bas, il contempla le paysage et soupira un bon coup, son regard se perdant lentement entre les flots. Il aperçut rapidement un autre loup de sa meute, une louve en fait. Il se souvenait l'avoir déjà vu, alors il s'approcha d'elle.

« Bonjour Ulaan »

Ulaan la regarda dans les yeux. Apparemment, elle le connaissait, mais lui n'arrivait pas à mettre la patte sur son nom., bien qu'il l'avait sur le bout de la langue. IL finit pourtant par lui répondre:

Bonjour, Rumeur ?

Il avait dit son nom sur un ton légèrement interrogatif, n'étant pas sûr de lui. Il n'avait jamais vraiment parlé à cette louve; il ne l'avait qu’aperçue de loin, avec son pelage gris et ses yeux ambrés.

Le loup ne m’avais jamais renvoyé ni sentiment de joie, ni même de bonheur intense. Il était soumis au sentiment le plus imprévisible et manipulateur de l’univers, après lequel un nombre démesurés d’individus couraient sans jamais s’arrêter : L’amour. Il avait finit par comprendre, à ses dépends, que celle pour qui son cœur bat la chamade ne sera jamais sienne. Ainsi, il coulera sans doute dans la mélancolie, la jalousie et la peine. Mais en parler, pour ma part, serait franchement déplacé. Tout d’abord j’étais celle qui avait décidé de se fermer à ce sentiment moqueur et ardent qui brûlait rapidement les ailes de ceux qui le rencontraient. Ensuite, en prenant mon rang d’espionne, j’avais fais vœux de silence, et ne devait surtout pas trahir qui j’étais.

Mais tout de même, ce pauvre mâle m’attristait bien que mon regard restait indifférent, et terriblement neutre. L’expression des sentiments chez moi était chose rarissime et à prendre avec plaisir et honneur. Car qui voyait mes sentiments m’étais important. Mais lui ne l’était pas, il n’était qu’un fantôme de plus dans cette univers étriqué d’âmes égarées qui se croisaient toujours sans jamais se voir vraiment ; Personne ne s’accrochait à l’autre plus longtemps que quelques années. Et quand ils cherchaient à atteindre l’éternité fugitive, mes pauvres congénères se retrouvaient face à la fatalité. Mère avait subit le même sort, moi je ne le subirais pas, le vent était être hors du temps. Incapable de mourir, incapable de vivre vraiment. Quand mon enveloppe retournera à la terre, la conscience que j’ai rejoindra mon frère ainé et hurla dans les vallées, secouera leurs pelages, et sifflera à leurs oreilles une rumeur immortelle.

Ulaan posa ses yeux sur moi, il semblait se souvenir au moins de mon apparence et de mon appartenance à sa patrie. Certains individus que j’avais une fois ou deux rencontrés ne se souvenaient que très difficile que j’étais des leurs. Je ne leur en tenais pas rigueur, je passais si peu de temps avec eux après tout, qu’il était sans doute difficile pour eux de se souvenir parfaitement de moi. Il répondit à mon salut, mais sembla hésitant. Remuant la queue, je m’approchais de lui en le détaillant du regard.

« Tu ne fais pas erreur ne t’en fais pas, je suis bien La Rumeur. »

Je m’arrêtais à quelques pas de lui, gardant une distance respectable, mes beaux yeux ambrés posé sur lui. Le murmure du vent agitant lentement mon pelage comme une caresse, et le sien de la même manière. Mes oreilles pointés vers lui, je le détaillé silencieusement du regard pendant quelque secondes, trop sans doute, avant que je n’agite doucement ces mêmes oreilles précédemment dressées.

« Comment te portes tu ? »

La voix monotone qui m’échappait était pourtant sincère. Profondément soucieuse de son état. Je le savais assez triste, fuyant vainement une relation et une vision qui le suivra partout où il marchera tant qu’il n’aura pas tirer un trait sur elle. Louve ingrate qui n’a pas aimé un ami si présent pour elle. Mais je ne la blâme ni elle, ni son amant. Après tout, ils ne sont que le fruit d’une relation fugace qui s’éteindra par la mort de l’un ou la fantaisie de l’autre. Mais cela n’en était pas moins dur pour le pauvre loup dragon que voilà devant moi

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À la découverte de l'autre

Ulaan regardait toujours la louve grise à ses côtés, ne sachant trop comment réagir. Il ne la connaissait pas vraiment, il ne savais que les informations de base sur elle, son appartenance à la meute, et son nom, si il ne se trompait pas évidement. ll s'en voulu un peu sur le coup, lui qui faisait parti des Sibling depuis pas mal de temps déjà, il s'était juré de connaître tout le monde, ce qu'ils aimaient et au contraire ce qu'ils n'aimaient pas, mais apparement, il l'avait oubliée...

En la voyant le dévisager ainsi, il se sentit un peu gêné, quoi que son expression n'en disait rien. Puis, finalement, il se mit à l'examiner lui aussi, afin de ne plus jamais l'oublier.

-Tu ne fais pas erreur ne t’en fais pas, je suis bien La Rumeur.

Ulaan laissa échapper un petit soupir, et la tension qui lui tendait les entrailles disparut. Enfin de compte, il ne s'était pas trompé.

-Comment te portes tu ?

Sa question semblait monotone et dénuée d'émotions, comme si il ne s'agissait que d'une formalité que de demander comment allait quelqu'un. Le sibling aurait pu se sentir offensé, mias il ne l'était pas. Il comprenait que peu de gens de sa meute, leur meute, devait la reconnaitre, lui même avait eu du mal. Pensant pendant quelques secondes à sa réponse, il finit par parler de sa voix neutre

-Je vais bien, merci. Et toi, comment te portes-tu ?

Ulaan semblait dérangé à l’idée de ne pas me connaître, c’était pourtant un sport compliqué que de récolter des informations sur moi. Rares étaient ceux qui possédaient plus que mon prénom et mon âge. Et encore, mon prénom était aussi très méconnu. Si l’on parlait de Roumell dans le camp, personne ne comprendrait qu’il s’agit tout simplement de moi. Après que je l’ai dévisagé il en fit de même et je le laissais faire, mon regard se posant sur l’horizon que je savais vouer à changer, voir même à disparaître complètement.

A sa réponse un fin souffrir effleura mes lèvres. Menteur… Je suis intrusive, je suis la Rumeur, je suis celle qui sait, alors que les autres ne savent pas. Je sais que ton cœur souffre par les mots d’une louve que tu aimes plus que de raison. Raison de plus pour moi fit de la solitude pour ne jamais m’attacher à un individu. Je vous aime, oui, sans doute, un peu. Mais l’amour est tellement volage, fugace, et changeant que je ne m’essaierais jamais à le retenir. Finalement, les mots m’échappèrent d’une voix lointaine et fantomatique…

« Ce n’est pas beau de mentir… »

Je savais qu’il mentait, qu’il était venu là pour oublier, ne pas penser à elle, ou à lui, ou peut être tout simplement à eux. J’étais curieuse de savoir comment il prendrait ma connaissance. Le savoir, c’est le pouvoir… C’est ce que l’on m’avait apprit. Et il était vrai que ma connaissance m’avait permit d’obtenir de nombreuses choses sans avoir à me battre une seule fois. J’agitais les oreilles et tournais la tête vers lui, mon regard se fit plus doux, et peut être plus sensible et rassurant.

« Je sais que ton corps va bien, je le vois, la question se portait plus sur tes sentiments, sur l’état moral de ta personne… »

Il n’était pas obligé de se confier, je comprendrais même qu’il ne le fasse point du tout. Mais je savais qu’il était parfois plus facile de se confier à des inconnus qu’à des loups que l’on connaissait. Et puis je voulais l’aider, j’ignorais fortement pourquoi, mais c’était ainsi que j’étais faites, suivant mes instincts, mes premières impressions et mes émotions. L’analyse me plaisait mais trop me donnait mal à la tête… Je voulais juste une réponse, il pouvait même s’autoriser à m’envoyer paître ou à passer sur moi une colère qu’il retenait, je n’en dirais mot et ne broncherait pas non plus, après tout, je l’avais cherché.

À la découverte de l'autre

Ulaan attendait patiemment la réponse de la femelle à ses côtés, se demandant rapidement si il savait des choses sur elle, comme ses amis, ou sa famille. Mais rien; il ne trouva aucune information sur elle dans ses souvenirs. Elle semblait être un fantôme, voir même un légende oubliée de leur meute.

Reportant son attention sur Rumeur, il aperçut son petit sourire en coin. Il se demanda avec un once d'inquiètude ce qui pouvait bien la faire sourire, ne sachant point à quelle réaction il devait s'attendre de sa part.

« Ce n’est pas beau de mentir… »

Ces propos le prirent au dépourvu, et son coeur manqua un batemment. Il prit un air stupefait alors qu'il reflechissait à toute allure. Comment ? Comment pouvait elle savoir qu'il mentait sur ses états d'âme. Est ce que ses sentiments pour Mary étaient aussi flagrants ? Non, ses amis les plus proches n'avaient rien vu... Il allait lui poser la question quand la Sibling reprit la parole. Le mâle dragon se demanda si il devait lui en parler, car après tout, il ne la connaissait pas, et donc ne savait pas si il pouvait se fier à elle. Bizarrement, son instinct lui disait qu,il pouvait lui faire confiance, mais son amour pour Mary n'était pas à prendre à la légère. Finalement, il se décida tout de même à lui poser une question.

-Comment as-tu su que je n'allais pas bien mentalement ?

Bon, je suppose qu'on peut fermer ce rp, vu le temps qui s'est passé :')

» Ulaan x Mary